Jussi Adler-Olsen – Délivrance
Titre original : Flaskepost frap
Mon appréciation : 8/10
C’est avec un énorme plaisir que j’ai découvert – un peu en avance – cette troisième enquête du duo improbable que forment Carl Mørck et son assistant Haffez el Assad au sein du département V – qui au demeurant n’est composé que de trois personnes, puisque seule Rose, la secrétaire au caractère détonnant complète leur équipe.
Encore une fois, l’affaire qu’aura à résoudre le département V se distingue nettement des deux précédentes (« Miséricorde » et « Profanation »), et c’est ce que j’apprécie tout particulièrement chez l’auteur et cette série ! Avec les mêmes héros, le même cadre assez particulier, la même ambiance, les intrigues se suivent – mais ne se ressemblent absolument pas !
Ce qui reste constant, ce sont les personnages. On les aime ou on les abhorre, je pense qu’il n’y a pas de juste milieu. Moi, j’adhère !
L’intrigue ;
Cette fois, l’affaire qui arrive dans le chaos du département V y parvient par un moyen assez original : par une bouteille à la mer.
Une bouteille est retrouvée un jour, puis déposé au poste de police où elle est oubliée au bord d’une fenêtre – ce qui n’est pas le meilleur moyen pour conserver son contenu. Ce n’est que des années plus tard qu’elle atterrit, en morceaux, sur le bureau de Carl Mørck.
Ce dernier est déjà occupé par une vieille affaire d’incendie fatale, mais Assad, toujours aussi vif et surprenant, se met dans la tête de déchiffrer, entre deux tasses de thé, le message incompréhensible laissé par un inconnu il y a de longues années. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il s’agit d’un SOS !
L’enquête progressant, il s’avère que non seulement l’histoire qui se cache derrière ce message est sordide, mais encore qu’elle est bien plus actuelle que ne le pensait le département V … Une nouvelle victime est en danger. Seulement, la police ignore qu’une course contre le temps est d’ores et déjà engagée !
Sauront-ils comprendre à temps ce qui se trame ? Cela semble impossible, le meurtrier qui se cache derrière toute cette affaire est astucieux, cruel, manipulateur et expérimenté.
Une enquête intelligente et originale
Jussi Adler-Olsen nous propose, encore une fois, une belle enquête, dans laquelle nous suivons d’un côté l’équipe du département V et de l’autre le meurtrier et son entourage, ce qui nous permet d’entrer dans l’esprit de tous.
Comme toujours, les personnages sont attachants et originaux.
Déjà, Carl Mørck n’est pas un policier classique. Loin de toute ambition, il ouvre les dossiers par pure obligation, poussé par le zèle étonnant de son assistant Assad.
Et oui, l’esprit vif et acharné d’Assad entraine Carl Mørck dans les dossiers les plus divers.
Leurs intelligences remarquables et pourtant très différentes, réunies de façon surprenante, débouche encore une fois sur une façon de retravailler les dossiers qui demeure originale – mais permet d’avancer dans des affaires oubliées depuis des années.
Le personnage du « méchant » est, lui aussi, ciselé, on découvre sa façon de penser, sa façon de procéder, et au fur et à mesure on se demander comment qui que ce soit pourrait le démasquer et l’arrêter. Car cela fait des années qu’il a amélioré sa pratique et sa couverture, il est devenu un maître dans l’art de la simulation, de la dissimulation et de la manipulation – et il ne connaît aucune pitié.
Le seul et unique bémol de ce roman, c’est l’introduction d’Yrsa, la sœur de Rose.
Le département V est déjà submergé d’originaux, leur association est improbable et l’efficacité de l’équipe, résultat de cette réunion étonnante qui se tient dans le sous-sol de la station de police, est acquise. Mais là, avec Yrsa, j’ai trouvé, personnellement, que c’était un peu dépasser les limites de l’improbable.
C’était un peu trop.
Il n’en reste pas moins que Carl Mørck et Assad restent uniques, chacun dans leur genre, et que leur duo marche. Rose ou Yrsa, impossible d’enrayer leur mécanique.
J’adore leur façon de fonctionner, totalement intuitive, leurs méthodes en fait inexistantes, leurs théories tirées par les cheveux mais guidées par une intuition profonde.
Qui d’autre aurait tellement insisté pour déchiffrer le message de la bouteille à la mer, rédigée d’une écriture enfantine et vieille de plusieurs années ? Qui d’autre aurait senti que quelque chose d’autre se cache sous ce bout de papier ?
Bref, encore une enquête à lire !
Vous avez aimé « Miséricorde » et « Profanation » ?
Vous aimerez nécessairement « Délivrance » !
Les enquêtes du département V:
- « Miséricorde»
- « Profanation»
- «Délivrance »
- « Dossier 64 »
- « l’Effet Papillon »
- « Promesses »
- « Selfies »
(dernière mise à jour : septembre 2017)
Hinterlasse einen Kommentar
An der Diskussion beteiligen?Hinterlasse uns deinen Kommentar!